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Architecture de l'église

Extérieur de l'église

Tout en brique, non voutée, sans décoration extérieure, l’église épouse l’idéal d’austérité de l’ordre guillemite. Les Protestants ne réalisent qu’une transformation architecturale notable en ajoutant un clocher paroissial. En 1667, les trois pignons qui constituaient la façade primitive (les petites fenêtres triangulaires en marquent les pointes) sont réunis en un seul, terminé par une flèche. Mais l’ancien porche, épousant le tracée de la rue, est de plan trapézoïdal, et la tour en est la simple diminution ; d’où une grosse difficulté pour le maître charpentier. Il a dû élaborer un clocher original, penché. À sa pointe est fichée une ancre, qui rappelle la présence des bateliers.

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Narthex

Le porche a été réalisé en 1488. Des statues qui l’ornaient, il ne reste que les dais et les consoles. Sur ces dernières sont représentées quelques scènes religieuses, ainsi sainte Marguerite et le dragon, ou plus profanes : au centre, une sirène accueille les fidèles.

Les clefs de voûte

A force de connaître un lieu, certains éléments que l’on voit habituellement ne nous étonnent plus ou passent alors inaperçus, pourtant leur présence peut révéler bien des surprises. Il en est ainsi des clefs de voûte du narthex de Saint-Guillaume. Rappelons-le, les clefs de voûte servent structurellement à maintenir la voûte. Révolution du gothique, elles permirent la construction d’édifice plus hauts et élancés en maintenant ensemble tous les éléments de la voûte : « maintenir ensemble », rendre cohérent les multiples est la mission de la clef de voûte. Sur cette pierre à la fonction primordiale prirent place, dès le Moyen Âge, des représentations multiples. Vous observerez, partout en Europe, des ornements : blasons de familles impériales commanditaires, figures du Père, références bibliques ou à la Trinité. Or à Saint-Guillaume, les trois clefs de voûte sont : un soleil, une lune et entre les deux une Grenade ouverte dont on aperçoit les multiples grains. Que cela peut-il signifier ? Est-ce la nouvelle interprétation trinitaire des constructeurs de Saint-Guillaume (les clefs de voûtes sont vraisemblablement postérieures à la construction de l’édifice et à la Réforme) ?

Le soleil et la lune : nous sommes tous androgynes…

Débutons par le soleil et la lune : ils renvoient directement à la dualité de notre propre essence : la part de masculin et de féminin que nous avons en chacun de nous. L’astre du jour est symbole divin, vénéré entres autres par les Égyptiens et représentant bien le premier véritable culte monothéisme de l’histoire des hommes avec Râ. Or, dans l’hostie élevée au-dessus du calice c’est bien cette référence au disque solaire qui est représentée, le cercle renvoyant à la perfection. En totale complémentarité, la lune – astre de la nuit lui est complémentaire, Marie est ainsi habituellement représentée sur un croissant de lune.

Cette dualité est abordée chez les Grecs par Platon dans le Banquet. Aristophane y explique qu’à l’origine seules les Androgynes (ou rebbis) existaient : ni masculin, ni féminin. Forts de leur double nature, ils voulurent défier les dieux et Zeus décida de les punir en les séparant en deux. Tels naquirent les humains. L’Amour, selon Aristophane serait alors né à ce moment précis comme une quête désespérée des humains de cette unité perdue de l’Androgyne.

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Le soleil et la lune : nous sommes tous androgynes…

Débutons par le soleil et la lune : ils renvoient directement à la dualité de notre propre essence : la part de masculin et de féminin que nous avons en chacun de nous. L’astre du jour est symbole divin, vénéré entres autres par les Égyptiens et représentant bien le premier véritable culte monothéisme de l’histoire des hommes avec Râ. Or, dans l’hostie élevée au-dessus du calice c’est bien cette référence au disque solaire qui est représentée, le cercle renvoyant à la perfection. En totale complémentarité, la lune – astre de la nuit lui est complémentaire, Marie est ainsi habituellement représentée sur un croissant de lune.

Cette dualité est abordée chez les Grecs par Platon dans le Banquet. Aristophane y explique qu’à l’origine seules les Androgynes (ou rebbis) existaient : ni masculin, ni féminin. Forts de leur double nature, ils voulurent défier les dieux et Zeus décida de les punir en les séparant en deux. Tels naquirent les humains. L’Amour, selon Aristophane serait alors né à ce moment précis comme une quête désespérée des humains de cette unité perdue de l’Androgyne.

La nef

La nef date de la seconde moitié du XVe.

 

Après 1534, l’église est progressivement adaptée au culte réformé : dans un quartier en pleine expansion, des tribunes sont ajoutées en 1589 puis 1636.

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Les deux enfeus Nord

Les deux enfeus nord sont aménagés à la fin du même siècle : celui de gauche, plus soigné avec notamment un petit chien, est parfois attribué à Hans Hammer, architecte et sculpteur à la cathédrale.

Baptême à l'intérieur de l'église

Au fond de la nef, à droite, un tableau réalisé par un paroissien donne une vue intérieure de Saint-Guillaume au XVIIIe s. : on peine à y reconnaître le jubé, entièrement peint, et les tribunes, couvertes de tableaux. À l’encontre de l’idée couramment admise de l’iconoclasme protestant, l’église est remplie d’images.

Focus : le portrait du gouverneur, école régionale du XIXe

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Dans le cadre de la restauration des tableaux de St-Guillaume, nous avons été amenées à traiter des tableaux abîmés avec de grands problèmes de structures (peintures écaillées qui se détachent de leur support, toiles déchirées, etc.). Parmi les plus inquiétantes figurait un petit portrait, intitulé Portrait du gouverneur. Brûlé, troué, déformé, déchiré, noirci, oxydé, il était pratiquement illisible. La principale cause de cet état a sans doute été une brûlure. Cette brûlure a fortement oxydé la toile qui s’est ratatinée et déformée sous l’effet de la chaleur. Le vernis a lui aussi subi des altérations : il a pris un aspect vitrifié et cassant. Le trou provoqué par la flamme se situait dans une zone presque centrale du tableau.

La première étape consistait à « relaxer » la toile afin de pouvoir la réparer. Ses nombreuses déformations et ses plis s’était durcis. De plus, d’anciennes pièces liées à d’anciennes restaurations avaient été collées au revers de l’oeuvre et provoquaient des tensions dans la toile. Celles-ci ont été retirées, ainsi que les résidus de colles qui étaient devenus cassants. Nous avons ensuite utilisé plusieurs techniques : la première à froid et sur une longue période, la toile a été humidifiée par un mélange d’eau et de solvants, puis mise sous des poids. Après avoir retrouvé une première planéité, nous avons placé la toile sur une table aspirante et chauffante, qui effectue une pression douce et continue permettant de résorber les dernières aspérités.

Marie Goormaghtigh (Atelier de l'Est)

Vitraux Nord

Dans la nef, les vitraux correspondent aux décennies 1460-1470. Les aménagements successifs, les catastrophes naturelles, les guerres et les « restaurateurs » ont malheureusement mutilé l’ensemble. Les panneaux nord sont néanmoins quasiment intacts. La troisième fenêtre en partant de l’ouest présente la vie de saint Guillaume, ou plutôt « des » saints Guillaume : à gauche, Guillaume d’Aquitaine, général de Charlemagne, abandonne la vie militaire pour l’ascèse, et à droite, Guillaume de Maleval se fait pèlerin et ermite. Légèrement plus récentes, la première et la deuxième fenêtres présentent la vie de sainte Catherine (mais attention : dans le désordre !), dans un style plus doux. L’auteur du premier ensemble demeure attaché à certains traits médiévaux, comme le fond damasquiné, mais est sensible aux créations de l’Italie du Quattrocento (bâtiments en perspective, sens du détail naturaliste....). Son successeur franchit un pas supplémentaire : les Fiançailles de sainte Catherine (1ère fenêtre, 2e panneau en haut à droite) se situent dans un espace clos, indépendant, où le soin du détail donne toute leur vérité aux personnages, mais aussi aux objets. L’ensemble demeure un témoignage essentiel de la production strasbourgeoise peu avant que ne triomphe dans tout l’Empire la strosspurg finster, « la verrière à la manière de Strasbourg ». Deux vitraux ont été ajoutés au XVIIe, côté nord. Le plus petit, du genre dit « suisse », représente une Crucifixion avec beaucoup de minutie ; le second figure lui aussi un Calvaire, mais de manière plus monumentale.

Vitraux Ouest

La fenêtre ouest demeure le meilleur témoin de la première vitrerie de l'édifice, vers 1325. Située initialement dans le chœur, elle représente la Vie du Christ, de l’Annonciation à la Résurrection (la Crucifixion était un seul et immense vitrail installé au-dessus), avec, à la base, un Arbre de Jessé.

Le choeur

Le chœur était strictement réservé aux Frères. Avec la construction de la nef destinée aux fidèles, il est clôturé par un jubé en 1485, qui a exceptionnellement conservé ses clefs de voute avec, au centre, Dieu le Père et les symboles des quatre Evangélistes ; à droite, la Vierge à l’enfant ; à gauche, un ange avec les instruments de la Passion.

Un grand tableau incarne à merveille le compromis entre l'iconoclasme protestant et la forte présence d'image dans l'église : il associe la figure tutélaire de saint Guillaume d’Aquitaine, liée à l’ordre catholique des Guillemites, à celle de Martin Luther. Loin de s’opposer, les deux personnages s’allient à travers les siècles dans l’histoire longue de la communauté paroissiale.

Le jubilé de la réforme - école alsacienne - 1817

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La chaire

Conformément au rite protestant, le culte principal fut installé au devant, visible de tous : en 1656, le jubé fut ainsi reculé, tronqué sur les côtés, pour dégager l’espace de la chaire et de l’autel. La première est un bel exemple du style « cartilage » alsacien, presque baroque. Du dessus, la colombe de l'Esprit Saint descend sur le prédicateur ; en dessous, le pélican nourrit ses enfants de sa propre chair, conformément à la légende, tel le Christ sacrifié.

L'autel

L’autel par contre a été remplacé en 1767: tout en pierre, il adopte les canons du style Louis XV. Toujours dans le cadre des travaux du XVIIe s., l’espace en arrière du jubé fut couvert et les fenêtres murées, ce qui permit l’installation des orgues, la musique jouant un rôle essentiel dans la liturgie réformée. Celles actuelles ont été complètement refaites en 1728 par un membre d’une prestigieuse dynastie de facteurs, André Silbermann, mais seul le buffet témoigne encore de son art : la tuyauterie, très abîmée, a été entièrement reconstruite en 1987, puis à nouveau relevée en 2022.

La sacristie

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Plaques armoriées 

La chapelle

Le gisant

L’autel par contre a été remplacé en 1767: tout en pierre, il adopte les canons du style Louis XV. Toujours dans le cadre des travaux du XVIIe s., l’espace en arrière du jubé fut couvert et les fenêtres murées, ce qui permit l’installation des orgues, la musique jouant un rôle essentiel dans la liturgie réformée. Celles actuelles ont été complètement refaites en 1728 par un membre d’une prestigieuse dynastie de facteurs, André Silbermann, mais seul le buffet témoigne encore de son art : la tuyauterie, très abîmée, a été entièrement reconstruite en 1987, puis à nouveau relevée en 2022.

Christ de la Sainte Cène

L’autel par contre a été remplacé en 1767: tout en pierre, il adopte les canons du style Louis XV. Toujours dans le cadre des travaux du XVIIe s., l’espace en arrière du jubé fut couvert et les fenêtres murées, ce qui permit l’installation des orgues, la musique jouant un rôle essentiel dans la liturgie réformée. Celles actuelles ont été complètement refaites en 1728 par un membre d’une prestigieuse dynastie de facteurs, André Silbermann, mais seul le buffet témoigne encore de son art : la tuyauterie, très abîmée, a été entièrement reconstruite en 1987, puis à nouveau relevée en 2022.

Le bas-relief

L’autel par contre a été remplacé en 1767: tout en pierre, il adopte les canons du style Louis XV. Toujours dans le cadre des travaux du XVIIe s., l’espace en arrière du jubé fut couvert et les fenêtres murées, ce qui permit l’installation des orgues, la musique jouant un rôle essentiel dans la liturgie réformée. Celles actuelles ont été complètement refaites en 1728 par un membre d’une prestigieuse dynastie de facteurs, André Silbermann, mais seul le buffet témoigne encore de son art : la tuyauterie, très abîmée, a été entièrement reconstruite en 1987, puis à nouveau relevée en 2022.

Épitaphes

À l’arrière, dans la chapelle, sont regroupées les épitaphes des plus nobles donateurs de l’église, qui à l’origine tapissaient le sol.

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