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Histoire de Saint-Guillaume

Contexte historique

Avant 1298, un groupe de Guillemites, les moines mendiants de l’ordre fondé par saint Guillaume, essaiment de Marienthal et s’installent à Strasbourg, dans ce quartier aux pieds des murs de la ville. Dès 1301, ils consacrent une première chapelle. Mais leur succès, couplé au développement des activités portuaires proches, leur permet de reprendre très vite le chantier de construction en édifiant une nouvelle église, qui correspond au chœur de l’église actuelle. Elle est achevée vers 1325, selon la datation de la charpente, exceptionnellement conservée, et des vitraux les plus anciens. En 1331, les Bateliers, qui viennent de s’établir en corporation, la choisissent comme paroisse.

Au milieu du XVe, de grands travaux sont entrepris : la façade est abattue et l’église est étendue vers l’ouest avec la construction de la nef (les bois des charpentes datent de 1454). Le chantier va s’étendre sur plusieurs décennies : les vitraux sont posés progressivement entre le milieu des années 1460 et celui des années 1470, le jubé date de 1485, le porche de 1488 et en 1502, la rénovation des bâtiments conventuels voisins est achevée. Mais peu de temps après, les idées de la Réforme prennent pied dans la communauté : dès 1524, les bateliers réclament un prédicateur protestant. L’opposition des moines est très forte, et ce n’est que dix ans plus tard qu’est célébrée la première cérémonie protestante. En 1553, le couvent est fermé et aménagé pour servir d’internat au prestigieux Gymnase, ancêtre de l’actuelle université.

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Durant les siècles suivants, Saint-Guillaume est entretenue et enrichie par ses paroissiens protestants, relativement prospères. Comme toutes les églises strasbourgeoises, elle est touchée par la vague iconoclaste révolutionnaire, mais de manière relativement modérée, hors le porche occidental. Dans un quartier qui se couvre de bâtiments, le XIXe sera fatal au vieux couvent, et en particulier à son cloitre, et à la belle sacristie du XIVe. Mais l’église elle-même est constamment entretenue, la dernière grande campagne de restauration venant tout juste de s’achever, accompagnée d’amples fouilles archéologiques. Elle constitue le digne cadre des nombreux concerts qui y sont donnés, et dont le prestige doit beaucoup à la famille Munch : Ernest y a fondé en 1885 le Chœur de Saint-Guillaume, dont le concert de la Passion demeure réputé. Mais l’église est enfin – et surtout – un lieu de foi, celui d’une famille particulière au sein de l’Église luthérienne, chère au cœur d’Albert Schweitzer, le Protestantisme libéral.

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